Attention les oreilles on a une association de malfaiteurs avec G Perico, Jay Worthy et Cardo à la production. G-Worthy est le premier projet commun du supergroupe et on espère que ce ne sera pas le dernier.

La Californie est vraiment une région extraordinaire musicalement. Il n’est plus nécessaire de faire l’historique pour comprendre l’apport de cette région au hip-hop. Même si Atlanta a tous les projecteurs, Los Angeles a toujours son mot à dire. La scène est toujours aussi productive, été comme hiver. La preuve avec ce projet qui nous plonge dans les chaleurs torrides de la cité des Anges en compagnie de nos protagonistes en question : G Perico, Jay Worthy et Cardo.

 Venant de South Central, G Perico est affilié au gang des Crips. Sa musique réflète donc résolument le quotidien de gangster. Il y raconte ses déboires avec la police, ses fréquentations avec la gente féminine ou encore comment survivre dans les quartiers durs de la Californie. Il retranscrit tout ça dans ses deux premières mixtapes Shit Don’t Stop et All Blue, deux projets qui l’ont mis en lumière. G-Perico c’est surtout une voix nasillarde identifiable dès la première syllabe et une assurance au micro qui font de lui plus qu’un espoir de la côte West.

 A la différence de Perico, Jay Worthy vient de Compton et est membre des Piru, un sous-gang Blood. Il est plus connu pour son travail avec le producteur Sean House sous le nom LNDN DRGS. Leur collaboration a a abouti au projet Aktive, véritable hommage au G-Funk et aux ambiances laid-back des 80’s. L’affiliation Perico/Worthy avait déjà été faite sur deux morceaux. Enfin le regretté A$AP Yams a joué un important de conseiller dans la production du projet. Comme quoi, les velléités entre Est et Ouest sont bien loin maintenant. De plus ce dernier était également ami avec Cardo

Vous ne le savez peut-être pas mais il est derrière certains des plus gros tubes de ces dernières années, en tête « goosebumps » de Travis Scott, « Deadz » de Migos ou « Vice City » de Black Hippy. Mais quand il revient sur la côte ouest il devient Cardo Got Wings. Sous ce patronyme il a notamment produit un album en collaboration avec Nef The Pharaoh (Neffy Got Wings), un autre espoir de la Bay et une mixtape avec le rappeur de Detroit Payroll Giovanni (Big Bossin Vol. 1). Il m’a fallu du temps pour comprendre que Cardo et Cardo Got Wings n’étaient une seule et même personne car ses productions sont versatiles. Sous Cardo sa musique se rapproche de la trap et sous Got Wings vers un g-funk réactualisé.



Si la formule de Cardo Got Wings peut sembler redondante, elle fait toujours son effet. La preuve avec les 7 titres qui composent cet EP. Tous les ingrédients sont réunis pour 22 minutes qu’on voudra sans aucun doute tripler. D’un côté on a un G Perico qui crédibilise de plus en plus son rôle d’héritier légitime d’Eazy E et le lyrisme nostalgique de Worthy. De l’autre un Cardo fidèle à ce qu’il propose : ambiances laid back, gros synthés electro-funk et refrains mélodiques (« Never Miss » avec Polyester The Saint). Cardo déclarait pour Complex qu’il voulait faire actualiser le son G-Funk pour les millenials qui n’ont pas connu l’Age d’Or.

Cet EP est aussi l’occasion de rassembler les gangs, Perico est Crip et Worthy est Piru. Lors de la même interview les deux faisaient le même constat. Bien qu’étant à proximité leurs quartiers respectifs sont deux mondes différents. Mais cette volonté d’unir se résume à une des lignes du projet « Blue and red, that make green. ». Quoi de mieux que de la bonne musique pour unir ?

G-Worthy frappe où il faut. C’est un bon projet qui en annonce d’autres prochainement. On le répète, 22 minutes c’est court. Mais c’est suffisamment ambitieux pour être prolongé sur un long format. Les trois compères sont chauds, on espère qu’il arrivera très prochainement.

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